Lors d’un entretien accordé à la rédaction de Guinéemanufacture.com ce mercredi
22 mai 2022, Mountaga Keïta Directeur général de Tulip Industries Ltd a expliqué
comment il réussit à fabriquer les drones agricoles.
Selon lui “Nous assemblons des drones, nous faisons des tests. Ces drones
permettent de pulvériser carrément les produits, les engrais que ça soit biologique
ou chimique. Si un individu ne peut pulvériser qu’un ou deux hectares par jour, là
un drone avec l’aide d’une personne peut faire maintenant 250 hectares par jour . Ils
permettent de démultiplier les rendements agricoles. Parce que le travail est fait
beaucoup plus rapidement et efficacement. Et on a un rapport qui est drainé par le
drone qui dit le nombre de riz pulvérisé” à t-il expliqué.
Toute innovation doit répondre à une problématique. C’est dans ce sens que
Mountaga keïta a fait cette invention. Pour lui,
le constat est simple.
“C’est très simple. En fait, toute innovation doit découler d’un problème. Il faut être
avec les gens, avec la population. Et donc , ma famille ayant une plantation à
kindia, j’ai vu que quand y avait des attaques d’insectes on a chez nous par
exemple des anacardiers, plus de 15 hectares et pour trouver les individus pour
pulvériser ça ou faire des travaux champêtre, c’était très difficile. Presque même
impossible. Donc on a eu beaucoup de pertes agricoles. Donc c’est là que j’ai
pensé comment on pourrait automatiser la production agricole. Comment faire en
sorte que ce soit les machines qui travaillent pour nous, et nous, nous sommes
simplement là pour récolter et manger. Ce serait la plus belle des vies. Alors c’est là
où j’ai eu l’idée. Et j’avais vu aussi à l’étranger une fois par hasard sur l’internet que
y des pays qui utilisent cela, je me suis intéressé. Et je me suis dis que je vais
apprendre cette technologie vu que les tout petits éléments je ne peux pas les
fabriquer en Guinée, je vais importer de gauche à droite où avoir un fournisseur qui
va nous trouver tous les éléments dont j’ai besoin. Tout ce que je ne peux pas
monter ici, je vais les demander de monter pour moi. Comme ça les Guinéens
aussi vont intégrer ces drones. Comment assembler ces drones et le tout et
comment faire les formations. C’est ce qu’on a pu faire. Aujourd’hui nous avons des
formateurs ici. Nous savons faire comment monter, nous savons faire toutes les
réparations et le drone agricole n’a plus de secret pour nous. Déjà l’Etat guinéen est
intéressé” a-t-il relaté.
Cette activité ne va pas sans difficultés dit le jeune entrepreneur. Le Directeur
général de Tulip Industries Ltd revient sur ces principales difficultés.
“La première difficulté, c’est que les matières premières sont presque introuvables
ici. Il faut s’abonner ou se sourcer. Comment faire venir en Guinée, comment
respecter la loi guinéenne. Ce n’est pas tout que les douaniers laissent rentrer dans
le pays . Quelques fois ils ne savent pas les gadgets que vous avez, parfois il faut
les cocthier.
Deuxième difficulté c’est la perception. Lorsque vous avez intégré la technologie,
les gens voient très souvent comme l’ennemi de l’emploie. Les autres difficultés sont
l’énergie et l’internet. Chaque jour qui passe je dépense un million pour le carburant.
Je perds énormément d’argent dans l’utilisation du groupe électrogène. L’internet
est un autre génocide. Aucun opérateur ne nous donne l’internet de qualité. Ça
n’existe pas. Je paie 10 mega dédié à mon entreprise à 7 millions de francs
guinéens. Le prix de ceci serait à 50 euros en France au moins on te donnerait 100
mega ou 110 mega. A vrai dire, on a rien comme connectivité ici” a t-il fait savoir.
Même si le jeune invite à l’entreprenariat, tout de même, il conseille de ne pas se
lancer en cette année 2024.
Sylla koubia